Le voyage démarre avant le départ effectif. Il y a une œuvre mentale et physique à opérer, un deuil à faire. Dans ce premier texte au sujet du voyage, je vous dis brièvement qui je suis et je vous présente mes motivations.
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Voyage, aventure et rencontres – Ca commence maintenant
Dans six semaines, je pars en voyage. Un voyage qui va, en principe, durer 2 ans. Je ne sais pas, en fait. Je me laisse la liberté d’accueillir ce qui vient.
Le voyage commence avant le départ parce qu’il est précédé d’une œuvre de dépouillement : vendre et vider ma maison. Complètement. Me défaire de mes habitudes. Faire le deuil de mon nid. Accueillir la suite. C’est ce que je veux aujourd’hui. Mon amie Virginie m’a dit que j’étais dans l’énergie du Mat. En italien, matto, signifie fou.
Avant d’entrer dans la réalité concrète du voyage, je pose quelques textes et vidéos qui vous permettront de cerner ce dont il s’agit et de voir si vous avez envie de suivre.
Patricia Mignone – en quelques mots
Pour l’instant, je vais me contenter de vous parler ce qui me fait bouger. Mais oui, donc, je suis d’abord une personne en mouvement, un mouvement assez rapide, paraît-il, par rapport au tempo de beaucoup de gens, si j’en juge par le feed-back que l’on m’a souvent fait : je suis too much, trop rapide, sur-stimulante, trop tout. Même quand j’étais malade, j’étais trop.
Mais en fait, ça m’est égal : je ne suis plus là pour plaire et je ne sollicite l’assentiment de personne.
Je travaille dans le web : je suis infopreneuse. Ca signifie que ce qui me passionne – étudier, comprendre, transmettre, grandir grâce aux confidences des membres de ma communauté – je le fais via le web. De ce fait, voyager et travailler sont compatibles.
Why, mission de vie et raison d’être
Dans le monde de l’entrepreneuriat, on interroge souvent les gens sur leur raison d’être, leur why, leur mission de vie. Ma mission de vie aujourd’hui, c’est de vivre, de multiplier les expériences et les rencontres. Et à travers cela, d’éprouver des émotions, y compris des émotions intellectuelles. C’est là que j’exulte. Et si je suis capable de transmettre ma passion de vivre et d’inspirer à d’autres l’énergie de bouger, ce sera parfait.
Le voyage en solitaire
Depuis entre 10 et 15 ans, je voyage en solitaire.
Un jour, j’en ai eu marre d’attendre que des amis possibles aient de l’argent ou du temps et je me suis mise à voyager seule. La solitude me plaît. Je choisis ce que je fais; je choisis de m’attarder, de bifurquer, de glander, d’accueillir les surprises. Je choisis le ravissement et je n’attends personne. Je choisis d’aller vers les autres ou de rester seule. Et pour les voyages, la solitude favorise les rencontres. De ce fait, des aventures, j’en ai eu pas mal, curieuses, passionnantes, amusantes, déconcertantes. Et, proportionnellement, vraiment très peu de mésaventures.
Le voyage en woofing
Après avoir testé différentes manières de voyager, je choisis maintenant le woofing. C’est une pratique qui consiste à offrir du temps de travail en échange du gîte et du couvert. C’est un style de vacances pour lequel optent beaucoup de jeunes gens. Moi, je ne suis pas jeune, je ne serai pas en vacances, je ne cherche pas à faire des économies, et je compte travailler durant mon voyage (je parle de mon boulot à moi)
Pourquoi le woofing ?
Je parlerai ailleurs des autres manières de voyager que j’ai testées et de leurs avantages. Et voici les raisons pour lesquelles je choisis le woofing : la plus immédiate, c’est que cela va m’empêcher de consacrer mes journées entières à mon boulot. Eh oui ! Je suis workaddict. Etudier, bosser, c’est ma zone de confort ; je suis une stakhanoviste. C’est une addiction. De ce fait, le woofing, c’est une bonne solution à plus d’un titre. D’une part, je m’engagerai chaque fois envers mes hôtes à travailler avec eux jusqu’à 5 heures par jour ouvrable. C’est le modèle. Et cela me procurera une vie sociale, me mettra en contact avec la terre, les animaux et les éléments. C’est ce à quoi j’aspire et c’est bien plus sain qu’une journée entière passée devant mon ordinateur. Mais aussi, cela répond à une motivation plus profonde qui est l’un des grands buts de ce voyage.
Le voyage écolo
Ceux qui me connaissent savent que je suis une écolo de très longue date.
D’origine modeste, je n’ai jamais éprouvé le besoin de racheter les frustrations de mon enfance : j’ai appris la frugalité étant enfant et je n’ai pas eu envie d’autre chose.
J’ai eu 16 ans dans les années ’70 et quelque chose de particulier s’est produit. Je pense que les fondations de ma personnalité se sont posées à ce moment-là : j’ai rencontré un amoureux qui avait 5 ans de plus que moi et cette différence a eu pour effet qu’au lieu d’avoir simplement un amoureux, j’ai été initiée à la contre-culture. A l’époque, les jeunes adultes étaient politisés et, culturellement, ça remuait. Dans la mêlée, j’ai découvert le rêve d’un autre monde, une alternative à la misère existentielle dans laquelle la société capitaliste-marchande nous a englués : Alan Watts, Kerouac, Thoreau, Artaud, l’architecture sauvage. On rêvait de tiny houses, de vivre près de la terre et de voyages. On écoutait de la musique folk. J’ai découvert les sonorités mélancoliques de la musique irlandaise et leur tradition du conte. J’ai commencé à dessiner. J’ai aussi été initiée à l’anthroposophie. Je me suis intéressée au bouddhisme. Je ne faisais pas nécessairement les raccords entre tout cela, mais, bien que j’aie reçu une éducation laïque, l’Ame du Monde a confusément pris sa place dans ma vie à cette époque-là.
Et puis, j’ai fait d’autres choix et il n’y a plus eu d’écologique dans ma vie que les éco-gestes et la bouffe bio.
Le retour
Depuis 3 ans, j’ai créé Tribu Zen pour contribuer à la diffusion du mouvement de transition vers un mode de vie frugal et relié. J’ai fait la rencontre intellectuelle de Mohammed Taleb, je me suis pacifiée et je me suis reliée à ce qui m’avait mobilisée au cours de mon adolescence. Lire ces femmes [celles avec qui je dialogue dans le cadre de Tribu Zen] qui témoignent inlassablement de leurs misères quotidiennes m’a éclairée sur mes propres aliénations plus rapidement et profondément que ne l’ont fait les thérapies. On se croit seul et singulière. Mais entendre les difficultés des autres met en évidence l’existence de récurrences et de patterns et, à la lumière de ces constats, permet d’identifier sa propre misère, non comme un malheur personnel mais comme une dérive de civilisation.
C’est la perte de la profondeur qui nous tue. La profondeur et l’intériorité du monde reliée aux nôtres. La perte de liens vitaux sans lesquels nous sommes des zombies privés de racines et de direction. Aujourd’hui j’ai rejoint l’espace qui m’a appelée durant toute ma vie.
Durant tout ce temps, je sentais que je me trompais mais je ne voyais pas l’issue. Je ne comprenais pas ce que je faisais d’inadéquat et je ne savais pas quelle direction prendre.
Aujourd’hui, j’ai trouvé et rien ne s’oppose plus au voyage.
Ce voyage va me mener à la découverte d’oasis et à la rencontre de gens qui sont déjà passés de l’autre côté. Des gens qui, au quotidien, font l’expérience du lien organique avec le vivant. C’est cela que je vais chercher et partager avec vous.
C’est aussi un retour aux sources à la manière du saumon car je suis aimantée par le Sud de l’Italie qui est la région d’où sont issus mes ancêtres du côté paternel. Je vais aller plus loin, l’extrême sud des terres, cette régions sauvage, battue par les éléments où dans la première moitié du XXème siècle, la Belgique est allée chercher sa main d’oeuvre la plus humble : les Pouilles, le Salento et la Sicile.
Lâcher tout combat
Pour conclure, je vous offre ce texte d’Alexandre Jollien qui traduit assez bien ma position au sujet de la vie aujourd’hui, et ce qui me pousse.
La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on n’en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le goût à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer, quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, vraiment.
Vous avez envie de rester en lien ?
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Olivier Pilette
Dans mai 27, 2020 à 11:03Je ne peux que te souhaiter bon vent et surtout de belles rencontres sur ce chemin de traverse: avec toi-même sans nul doute, et avec celles et ceux qui composeront cet oasis auquel tu aspires et qui te pousse à sortir de ta zone de confort. Bon retour à la source!
Ton ami Oli!
Patricia Mignone
Dans mai 27, 2020 à 11:07Merci, Oli <3
Daniela PERROT
Dans mai 28, 2020 à 9:48Vous êtes inspirante! Bravo pour ce grand pas, je vous souhaite de belles aventures!
Patricia Mignone
Dans mai 28, 2020 à 11:04Merci Daniela 🙂
CHRISTIANE VANDERSTRAETEN
Dans mai 28, 2020 à 9:51Je ne peux que me réjouir et t’encourager à suivre ta Voie . Puisse la Vie te réserver de belles rencontres, des apprentissages encore et toujours, des nouveaux amis/es, des nouveaux plats à déguster en compagnie, de belles routes à emprunter avec Myrtille.
Je lirai avec enthousiasme tes reportages, tes coups de coeur.
Suis ta route….avec Joie.
Je t’embrasse. Christiane K.
Patricia Mignone
Dans mai 28, 2020 à 11:03Merci, Christiane.
Je t’embrasse aussi <3
sarah
Dans mai 28, 2020 à 5:36Quel beau projet! une promesse de magnifiques expériences pleines de rencontres incroyables! merci d’être source de réflexion et d’inspiration par tes partages
Patricia Mignone
Dans mai 28, 2020 à 5:58Merci pour tes encouragements, Sarah ! 🙂
celyn
Dans juin 1, 2020 à 10:31Magnifique ! Me réjouis te suivre tes nouvelles aventures !!!!
Patricia Mignone
Dans juin 1, 2020 à 12:31Coucou Celyn !
RV sur FB
Merci pour tes encouragements !
Dorothée
Dans juin 1, 2020 à 11:40magnifique projet Patricia !! bravo, j’ai hâte de suivre tes expériences. Peut-être qu’un jour j’aurais ce courage.
Patricia Mignone
Dans juin 1, 2020 à 12:30Merci pour tes encouragements Dorothée.
J’espère qu emes aventures te donneront envie de foncer, oui !
Take care 🙂
Tupper
Dans juin 1, 2020 à 12:17Bravo!!! Que la lumière puisse vous guider et vous donner de la joie !!!
J’aimerais rester en contact et suivre cette expérience inspirante.
Patricia Mignone
Dans juin 1, 2020 à 12:29Bonjour Irenka
Merci pour vos encouragements.
Pour rester en contact, il vous suffit de liker la page de Tribu Zen (cliquez dans la colonne de droite) ou bien de cliquer sur l’un des liens au as de l’article. vous serez ainsi dans ma mailing liste et vous recevrez les infos quand elles seront diffusées.
A tout bientôt !
Claire maisonhaute
Dans juin 1, 2020 à 2:12Bravo, quelle audace !! Lever tous les freins, Aller au bout de ses rêves, et les partager…merci , ça ne peut que nous aider a nous aussi evoluer et faire évoluer…
Patricia Mignone
Dans juin 1, 2020 à 7:43C’est mon espoir, Claire <3
bcos
Dans juin 1, 2020 à 5:05fFmme LIBRE en BELLE continuation vVeillee/
merci de CE que vous ETES/
Patricia Mignone
Dans juin 1, 2020 à 7:43Merci Bianca <3
Angela Sauvage
Dans juin 2, 2020 à 6:29c’est formidable ce que vous faites ! je regrette d’ être trop âgée pour vous imiter (83 ans ) mais je suivrai avec plaisir vos aventures . Alexandre Jollien est quelqu’un que j’admire beaucoup .
Patricia Mignone
Dans juin 2, 2020 à 7:14Bonjour Angela
Merci pour votre gentil message d’encouragement.
Je serai sauvage pour vous : vous pouvez compter sur moi ! <3
Patricia
Dans juin 3, 2020 à 11:41Bonjour Patricia,
je vous découvre en lisant ce post; cela me fait penser à Mickael Gallasch qui a entrepris ce travail de dépouillement il y a quelques années. Un magnifique voyage en préparation 🙂
Votre texte est tellement clair et beau, puis je en faire un copier coller sur ma page en vous citant?
Bien à vous
Patricia
Patricia Mignone
Dans juin 3, 2020 à 11:44Bonjour Patricia,
Avec plaisir, oui.
Le suivant arrive cet après-midi : l’ablation sans anesthésie a commencé 😉
Merci de me suivre
Patricia